Le service de veille en droit de l’environnement santé et sécurité des CCI
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Fiches PratiquesSavoir : les inondations et dispositifs de sauvegardeChapitre 1. La typologie des inondationsI. Qu’est-ce qu’une inondation ?Une inondation est une submersion temporaire par l'eau de terres émergées, quelle qu'en soit l'origine, à l'exclusion des inondations dues aux réseaux de collecte des eaux usées, y compris les réseaux unitaires. Sur le littoral, l'inondation par submersion marine s'étend au-delà des limites du rivage de la mer. Article L 566-1 alinéa 1er du Code de l’environnement Une crue est susceptible de présenter des risques lorsque le débit et le volume d'eau entraînent un débordement par rapport au lieu d'écoulement habituel (le lit mineur). L'eau se répand dans les zones d'expansion des crues, qui correspondent au lit majeur du cours d'eau, souvent largement urbanisées.
Les crues sont classées en fonction de leur importance et de leur fréquence :
II. Qu’est qu’un risque d’inondation ?Le risque d'inondation est la combinaison de la probabilité de survenue d'une inondation et de ses conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l'environnement, les biens, dont le patrimoine culturel, et l'activité économique. Article L 566-1 alinéa 2 du Code de l’environnement L’inondation est donc un phénomène naturel susceptible de provoquer des dégâts humains et matériels, le déplacement de populations, d’avoir un impact sur les biens, etc. Elle peut également nuire à l’environnement et compromettre gravement le développement économique. Les inondations représentent la moitié des catastrophes naturelles mondiales en raison de leur fréquence. III. Quelles en sont les causes ?Les inondations peuvent être la conséquence de crues, de moussons, de fortes houles combinées à une onde de tempête, etc. Ainsi, l'inondation des zones urbanisées n'est pas toujours liée à la proximité d'un cours d'eau. Les principaux facteurs qui influencent la durée et l'intensité des inondations sont la pluviométrie, l'état hydrique des sols, le degré d'imperméabilisation, le couvert végétal, les pratiques culturales, le drainage, l'aménagement et l'entretien du réseau hydrographique. Toutefois, certaines activités humaines aggravent le risque d’inondation. Les aménagements urbains (activités, voiries, déforestations…) modifient ou empêchent l’écoulement correct des eaux. IV. Les différents types d’inondationInondations de plaine
Inondations par remontée de nappe
Inondations dues à des crues torrentielles
Inondations par ruissellement
Les submersions marines
Chapitre 2. Les inondations en Ile-de-FranceLes inondations en Ile-de-France sont principalement liées :
Consultez le DDRM (Dossier Départemental sur les Risques Majeurs) et le DICRIM (Document d'information communal sur les risques majeurs) auprès de votre mairie ou préfecture, pour savoir si votre commune est concernée par un risque d'inondation I. Les crues en Ile-de-FranceCaractéristiquesLes crues de la Seine et des autres cours d'eau du bassin hydrographique (Marne, Oise, etc.) sont des crues lentes de plaine. De petites crues ont lieu chaque année entre novembre et avril et s'étalent sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Depuis le VIème siècle, la Seine a connu une soixantaine de crues exceptionnelles, soit une tous les 26 ans en moyenne. Au XXème siècle, l'Ile-de-France a connu trois crues exceptionnelles (1910, 1924 et 1955) et 2 crues majeures (1945, 1982). Les dernières en date sont celles de juin 2016 (6,10m) et de janvier 2018 (5,84m). L'importance des crues est évaluée par les spécialistes selon la hauteur d'eau de la Seine mesurée au pont d'Austerlitz, mais le repère traditionnel et populaire est le zouave du pont de l'Alma (cf schéma). Une crue est considérée comme :
OriginesLes crues majeures sont provoquées par la concomitance des ondes de crue des différents affluents de la Seine et de la Marne dues à :
L'urbanisation dans les deux zones naturelles d'expansion des crues de la Seine et de la Marne a également fortement réduit la capacité de stockage de ces zones et augmente ainsi le risque de crue en amont par rehaussement de la ligne d'eau et surtout en aval par augmentation du débit transité. Corrélativement, elle place en situation de grande vulnérabilité les constructions édifiées sur ces surfaces dont la vocation naturelle était de servir d'exutoire à de forts volumes d'eau.
Période à risqueLes grandes crues se sont toujours produites entre décembre et février et sont caractérisées par un étalement important dans le temps : il faut en moyenne 5 jours à partir du moment où la crue a atteint son maximum pour que l'eau redescende sous 5 mètres, et 15 jours pour un retour sous la cote d'alerte. Commencée en janvier, la crue de 1910 (qui a duré 45 jours) est considérée comme l'une des deux plus importantes crues de l'histoire de Paris, après celle de 1658 dont on ne connaît pas les cotes avec précision Carte des plus hautes eaux connues (PHEC)C'est à partir des cotes de cette crue que la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE) a établi la carte des plus hautes eaux connues qui sert de référence à l'élaboration des plans de prévention des risques d’inondation (PPRI). Cette carte ne prend en compte que les zones de submersion directe. Les inondations provoquées par une crue majeure peuvent cependant être aggravées par une remontée de la nappe phréatique et/ou une remontée des eaux par le réseau d'égout. Ces phénomènes, complexes, accentués à Paris par les nombreuses galeries souterraines qui jalonnent la ville, ne sont actuellement pas évalués. II. Les inondations liées aux pluies orageusesCe type d'inondation peut se produire en tout point de la région pour donner suite à des pluies particulièrement abondantes. En effet, l'Ile-de-France est caractérisée par une urbanisation dense, avec des sols fortement imperméabilisés qui ne favorisent pas la pénétration des eaux. En cas d'orage intense, la saturation des réseaux d'évacuation peut provoquer des inondations localisées, accentuées dans les points bas (sous-sols). III. Les inondations liées à la remontée de la nappe phréatiqueLe risque d'inondation dû à une crue peut être accru par un risque de remontée des eaux des nappes souterraines. Dans certains endroits, la nappe peut même jouer un rôle prépondérant. Le niveau des nappes souterraines est suivi avec précision depuis une trentaine d'années par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), et l'Inspection Générale des Carrières (IGC), service de la Ville de Paris à partir d'un réseau piézomètrique. Vous pouvez consulter la carte de « vigilance crues » sur le site de Vigicrue
Chapitre 3. La détermination et la surveillance des risques de crueFace au risque d'inondation, l'Etat a un rôle de prévention qui se traduit par la réalisation des plans de préventions des risques. Afin de connaître la nature exacte des risques auxquels votre entreprise est exposée il est important de vous informer. Les préfectures et les communes mettent également à votre disposition des documents qui permettent de dresser un premier bilan de l'état des risques sur le plan local ou départemental. Le Ministère de la transition écologique et solidaire établie les différents chiffres suivants : I. Documents d'information sur les risques majeursLe préfet et le maire partagent la responsabilité de l'élaboration et de la diffusion des documents d'information relative aux risques majeurs. Les préfets établissent un Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) listant les communes à risque. Ce dossier recense, sur la base des connaissances disponibles :
Le Préfet fait de même pour les phénomènes qui peuvent affecter indifféremment toutes les communes du département, comme les tempêtes, les chutes abondantes de neige, les vagues de froid ou de forte chaleur et le transport de marchandises dangereuses. Un Dossier d'Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) est réalisé par le maire à partir des informations transmises par le préfet :
Le maire fait connaître au public par voie d'affichage l'existence de ce document pendant 2 mois au moins. Ce dernier est consultable en mairie. Articles R 125-11 du Code de l'environnement Pour savoir quels sont les risques existants sur votre commune, consultez le DDRM à la préfecture et le DICRIM dans votre mairie. II. Les repères de crueLe Code de l’environnement précise les règles d'apposition de repères des plus hautes eaux connues et l'inscription dans le DICRIM de la liste et de l'implantation de ces repères de crue. Articles R 563-11 et suivants du Code de l'environnement
III. La surveillance et la prévision des cruesQui est chargé de la surveillance et de la prévision des crues ? La mission de surveillance et de prévision des crues et de transmission de l'information sur les crues incombant à l'Etat est assurée par des services déconcentrés ou des établissements publics :
Source : site du Ministère de la Transition écologique et solidaire
Comment sont organisées la surveillance et la prévision des crues ?Le schéma directeur de prévision des crues définit l'organisation de la surveillance, de la prévision et de la transmission de l'information sur les crues dans les différents bassins. Il délimite les territoires de compétence des différents services de prévision des crues dans le bassin et identifie les cours d'eau qui font l'objet d'une surveillance et d'une prévision sur tout ou partie de leur linéaire. Sur le bassin Seine-Normandie, un dispositif de prévision reposant sur les 4 services suivants a été retenu :
Article L 564-2 du Code de l'environnement En période de crise vous pouvez :
Le Schéma directeur de prévision des crues (SDPC)Il est prévu qu'un schéma directeur de prévision des crues soit arrêté pour chaque bassin, par le préfet coordonnateur de bassin, en vue d'assurer la cohérence des dispositifs que peuvent mettre en place les collectivités territoriales ou leurs groupements avec ceux de l'Etat et de ses établissements publics. Ce schéma :
Article R 564-2 du Code de l’environnement
Règlement de surveillance, de prévision et de transmission de l'informationChaque service de prévision des crues devra ensuite élaborer son règlement de surveillance, de prévision et de transmission de l'information. Ce règlement :
Chaque règlement sera élaboré par le service de prévision des crues (SPC) avec les préfets compétents sur le territoire concerné. Il fera ensuite l'objet d'une consultation sur le modèle du schéma directeur à l'échelle du territoire. Article R 564-7 suivant du Code de l'environnement Vous pouvez consulter les règlements des différents bassins sur les sites internet des DREAL Chapitre 4. Plan de prévention des risques d’inondation : PPRIPour limiter les conséquences des risques dans les secteurs urbanisés, le Préfet dispose d'un outil réglementaire créé par l'article L 562-1 du Code de l'environnement : le Plan de Prévention des Risques Naturels qui se décline en Plan de Prévention des Risques d'Inondation (PPRI) lorsqu'il vise à prévenir et limiter les conséquences de fortes crues. Dans les zones urbanisées, la prévention du risque inondation passe essentiellement par une meilleure maîtrise de l'urbanisation. C’est pourquoi le PPRI est une servitude d'utilité publique intégrées dans le plan local d'urbanisme auquel toute demande de construction doit être conforme. Le PPRI a pour objectif de réduire les risques en fixant les règles relatives à l'occupation des sols et à la construction des futurs biens. Il peut également fixer des prescriptions ou des recommandations applicables aux biens existants. Articles L 562-1 et suivants du Code de l'environnement Articles R 562-1 et suivants du Code de l'environnement I. Procédure d'élaboration du PPRI(schéma) Articles R 562-1 à R 562-7 du Code de l'environnement II. Composition du plan de prévention des risques d’inondationsQue contient le PPRI ?Le PPRI comprend :
Article R 562-3 du Code de l'environnement En fonction de l'aléa retenu, le PPRI définit les secteurs susceptibles d'être inondés. Pour la région Ile-de-France, il s'agit des plus hautes eaux connues (PHEC), soit la hauteur d'eau atteinte par la crue de 1910. Dans le document graphique des zones de différentes couleurs sont délimitées correspondant aux différents enjeux à protéger. Il n'existe pas de limite réglementaire quant au nombre de zones pouvant être instituées, il faut simplement que le zonage soit cohérent avec le règlement du PPRI.
Le règlement fixe les règles applicables dans chacune des zonesDans les « zones de danger » notamment, les nouvelles constructions peuvent être interdites, limitées à certaines catégories de biens, ou encore assujetties à l'emploi de matériaux résistant à une immersion prolongée. Le PPRI peut ainsi limiter l’implantation des ICPE dans ces zones. Dans d’autres zones, les activités peuvent être autorisées à condition de prendre les dispositions nécessaires pour supporter une submersion prolongée. Article L 562-1 du Code de l’environnement III. La prévention des risques d'inondation en EuropeUne directive du 23 octobre 2007 apporte un complément à la directive cadre sur l'eau en établissant des objectifs pour l'évaluation et la gestion des risques d'inondations. L'Union Européenne souhaite, par une gestion au niveau communautaire et par une action concertée au niveau du bassin hydrographique transfrontalier, prévenir ces risques et en réduire les conséquences. Afin d’anticiper la réglementation communautaire en matière de risques d’inondation, la France s’est dotée de certains outils comme les PPRI ou les PAPI (Programmes d’action de prévention des inondations). Les PAPI, mis en place en 2002 et portés par les collectivités territoriales, promeuvent une gestion intégrée des risques d’inondation dans le but de réduire les dommages sur la santé humaine, les biens, les activités économiques et l’environnement. Différents projets PAPI ont été mis en place depuis leur apparition. Ainsi, depuis le 1er janvier 2018, le dispositif « PAPI 3 » vise notamment à assurer une mise en œuvre coordonnée de l’ensemble de la réglementation et de la politique relative aux risques d’inondation et à viser tous les territoires qui peuvent être impactés par les conséquences des inondations.
Chapitre 5. Les dispositifs de secours prévus par les pouvoirs publicsLa loi du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile et ses décrets d'application réforment en profondeur la doctrine de planification des secours. La refondation des plans de secours s'appuie sur une troisième génération de plan d’organisation de la réponse de sécurité civile (ORSEC). Le plan est conçu pour mobiliser et coordonner, sous l'autorité unique du préfet de département, les acteurs de la sécurité civile au-delà du niveau de réponse courant ou quotidien des services. Loi n° 2004-811 modifiée du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile Le risque inondation est le principal risque naturel majeur I. Qu'est-ce que le plan ORSEC ?Le plan ORSEC organise la mobilisation, la mise en œuvre et la coordination des actions de toute personne publique et privée concourant à la protection générale des populations. Il réunit l’organisation des secours tels que les sapeur-pompiers, le SAMU, etc., et des moyens publics et privés susceptibles d’être mis en œuvre. Ce plan permet de faire face à tous types de situations d’urgence, qu’elles soient prévisibles ou non, à partir du moment où elles dépassent les limites de la commune ; de protéger les populations, les biens et l’environnement en situation d’urgence. Il existe plusieurs types de plan ORSEC :
Chaque personne publique ou privée recensée dans le plan Orsec :
Lorsque plusieurs personnes publiques ou privées exécutent une même mission, elles peuvent mettre en place une organisation commune de gestion d'événement et désigner un responsable commun correspondant du représentant de l'Etat. Ces dispositions sont transmises au représentant de l'Etat et tenues à jour par chaque personne publique ou privée. Article R 741-1 du Code de la sécurité intérieure
II. Le plan communal de sauvegarde (PCS)Le PCS a pour objet de compléter le plan ORSEC car dans sa commune, le maire est responsable de l'organisation des secours de première urgence. Pour cela, il peut mettre en œuvre cet outil opérationnel qui :
Il comprend :
Article R 731-1 et suivants du Code la sécurité intérieure Contactez votre mairie pour savoir s'il existe un plan de sauvegarde dans votre commune
Mise à jour : 03/07/19 |
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