Le service de veille en droit de l’environnement santé et sécurité des CCI
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Fiches PratiquesAgir : gérer l'inondationChapitre 1. La gestion de la crise en cas d’inondationAu moment de la crise, la capacité de réaction de l'entreprise est conditionnée par :
I. S'informer de la montée des eauxSuivez l'évolution de la montée des eaux en consultant régulièrement les bulletins d'annonce de crues sur le site internet de Vigicrue et éviter d’encombrer les lignes téléphoniques. Tenez-vous informé des mesures prises au niveau de votre commune ou de votre département concernant :
II. Agir en cas d'inondationAfin de protéger vos biens et de limiter les dommages, mettez en œuvre votre plan d’opération inondation dès que le niveau des eaux atteint la cote d'alerte que le diagnostic de vulnérabilité vous a permis de définir. Quelques conseils pratiques :
III. Le retour sur les lieux après l'inondationLe retour ne pourra avoir lieu qu'après la décrue si l'inondation est provoquée par un cours d'eau en crue, et lorsque les accès auront été rétablis, soit plusieurs jours après le début de l'inondation. En tout état de cause, attendez d'avoir l'autorisation des autorités pour retourner sur les lieux. Ne vous laissez pas impressionner par l'ampleur de la tâche à accomplir. Regroupez-vous avec les autres commerçants ou les entreprises de votre secteur afin d'entreprendre certaines démarches en commun. Evitez d'agir dans la précipitation afin de préserver votre santé et celle de vos employés, de provoquer ou d'aggraver certains dommages. En cas de sinistre majeur, l'activité du quartier ou de la ville est perturbée (routes impraticables, courant électrique coupé, réseau téléphonique hors service). Les services et entreprises dont vous avez besoin ou sur lesquels vous comptez peuvent eux aussi être indisponibles pour une période indéterminée et risquent ensuite d'être débordés par le flux des demandes. Attention aux risques de :
Ce que vous ne devez pas faire :
Chapitre 2. La remise en état après inondationAprès le sinistre, voici quelques conseils pour redémarrer votre activité, en toute sécurité.
Evacuer les eaux
Vérifier et sécuriser :
Dresser un premier état des lieuxNotez les dégâts et anomalies que vous constatez :
Afin de faciliter l'évaluation du préjudice, prenez des photographies des secteurs et des biens touchés. Cela vous permettra aussi de disposer d'éléments concrets pour vos entretiens avec les différents professionnels auxquels vous aurez besoin de faire appel. Au-delà de ces dégâts, il faut être particulièrement vigilent aux dommages invisibles (imprégnation par remontée capillaire des matériaux de construction, stagnation de l'eau dans les vides de construction et les endroits inaccessibles) dont les conséquences se ressentiront à plus ou moins long terme sur la santé des occupants, la fiabilité des machines, et la solidité des ouvrages. Il est donc nécessaire de faire procéder à des sondages qui nécessiteront des démontages, voire certains travaux de démolition. Nettoyer et désinfecterLes traces laissées par le passage de l'eau (boue, déchets, résidus d'égout) nécessitent de procéder à un nettoyage et une désinfection totale des locaux. Pour plus de précautions, il est recommandé de porter des gants, masques, bottes pour vous prémunir contre certaines moisissures très néfastes pour la santé, ou encore des bactéries et autres micro-organismes toxiques ou produits polluants. Nettoyer quoi ?
Comment ?
Quand ?
SécherAvant de faire appel à un professionnel, vous pouvez, dès que possible :
Durée : plusieurs semaines à plusieurs mois. Pour les bâtiments anciens, l'assèchement sera réalisé sur une longue période de façon à s'assurer que les matériaux de construction situés au cœur des murs ne restent pas imprégnés d'eau. Les travaux, en particulier ceux de peinture et d'embellissement divers, ne doivent pas être commencés avant le séchage complet des locaux au risque d'être ensuite rapidement détériorés : réapparition de moisissures, décollement des papiers, etc. Chapitre 3. La réfection et la reconstruction après inondationSi vos locaux ont été inondés ils peuvent l'être à nouveau :
SolsEvitez les revêtements très sensibles à l'eau comme la moquette ou le plancher. Optez plutôt pour des revêtements synthétiques hydrofuges. Isolation des mursEn général, l'isolation des murs est réalisée grâce à des plaques de plâtre et un isolant. Si ces matériaux doivent être remplacés, évitez les isolants à base de fibres minérales (laine de verre par exemple). Choisissez des plaques de plâtre hydrofugées de type H1, traitées pour réduire leur sensibilité à l'eau. Protégez le pied des cloisons isolantes à l'aide de dispositif d'étanchéité. CloisonsIl est conseillé de remplacer les cloisons défectueuses constituées de plaques ou de carreaux de plâtre standards par des plaques ou des carreaux hydrofugés. En revanche, les cloisons constituées de briques de terre cuite peuvent être conservées après séchage et vérification de la bonne tenue des joints. De plus, étanchéifiez le bas des cloisons. Installation électriqueSi l'installation doit être refaite, faites installer le compteur, l'armoire électrique et les prises 50 cm au-dessus de la ligne des plus hautes eaux. Il est souhaitable que les gaines suivent un cheminement allant du plafond vers le sol afin de favoriser l'écoulement de l'eau en cas de nouvelle inondation. AssainissementFaites installer un système de clapet anti-retour. Equipements sensiblesPlacez au-dessus du niveau des plus hautes eaux les équipements sensibles : citernes, chaudières et centrales de ventilation, compteurs, etc. Les points de vigilanceVous devez être vigilant sur les points suivants :
Chapitre 4. L’indemnisation après inondationLes dommages matériels directs (c'est-à-dire ceux issus exclusivement de l'action d'un agent naturel d'intensité anormale sur un bien assuré) occasionnés par une inondation peuvent être indemnisés à concurrence de la valeur fixée dans le contrat d'assurance. L'indemnisation est réalisée par votre compagnie d'assurance habituelle. I. ConditionsVous devez déclarer à votre assureur tout sinistre susceptible de faire jouer la garantie dès que vous en avez connaissance et au plus tard dans les dix jours (dommages matériels directs) ou les trente jours (pertes d'exploitation) suivant la publication de l'arrêté interministériel constatant l'état de « catastrophe naturelle ». Un expert viendra alors constater et évaluer sur place les dégâts. L'expert n'intervient qu'après la publication de l'arrêté qui détermine les zones et les périodes où s'est produit la catastrophe, ainsi que la nature des dommages couverts par la garantie « cat nat ».
Vous devez également rechercher et vérifier, éventuellement avec l'aide de votre assureur, le ou les contrats pouvant être amenés à produire ces effets (contrat multirisque, assurance incendie s'il s'agit d'un bâtiment, ou assurance automobile pour un véhicule). Vous ne serez ainsi indemnisé pour les pertes d'exploitation consécutives au sinistre que si vous avez souscrit un contrat pertes d'exploitation. Enfin, vous devez préparer votre demande d'indemnisation : liste chiffrée de tous les objets perdus ou endommagés, avec si possible devis de remise en état, factures d'achat ou toute justification possible... Sont exclus de la garantie « cat-nat » :
L'exclusion de la garantie « catastrophes naturelles » ne peut intervenir qu'au moment de la conclusion du contrat ou lors de son renouvellement. Article L 125-1 et suivants, et A 125-1 et ses annexes du Code des assurances II. DélaisL'indemnisation est attribuée sauf cas de force majeure (par exemple, après une inondation, tant que la décrue n'a pas permis d'effectuer l'expertise), dans un délai de trois mois à compter :
Le contrat peut cependant prévoir des délais plus rapides. Une avance est versée dans les deux mois. Articles A 125-1 annexe I et annexe II du Code des assurances III. FranchisesPour les biens à usage professionnel, la franchise à la charge de l'assuré s'élève à 10% (et au minimum à 1 140€) du montant des dommages matériels directs, par établissement et par événement, sauf en ce qui concerne les sécheresses, pour lesquels ce minimum est fixé à 3 050€. Pour les pertes d'exploitation, la franchise que l'assuré conserve à sa charge correspond à une réduction ou une interruption d'activité de trois jours ouvrés, avec un minimum de 1 140€. Ces sommes ne trouvent pas à s’appliquer si une franchise plus élevée est prévue dans la garantie de base. Les franchises sont modulées en fonction du nombre d'arrêtés constatant l'état de catastrophe naturelle dans les communes où il n'y a pas eu prescription d'un PPR. Cette modulation est suspendue dès la prescription d'un PPR pour le péril concerné mais elle est réactivée en cas d'absence d'approbation de ce PPR à l'issue d'un délai de quatre ans. Concrètement, lors de la constatation, par arrêté interministériel, de l'état de catastrophe naturelle dans une telle commune à la suite de la survenance d'une inondation, un coefficient multiplicateur est appliqué à la franchise en fonction du nombre de constatations déjà effectuées (un arrêté peut contenir plusieurs constatations) pour ce même péril au cours des cinq années précédant la date de la nouvelle constatation. Ces coefficients sont les suivants :
Articles A 125-1 à A 125-3 du Code des assurances IV. Tableau récapitulatif des garanties au titre des catastrophes naturelles
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site de la Fédération française de l’assurance
Chapitre 5. Le financement des mesures de prévention du risque inondationLe fonds de prévention des risques naturels majeursLa loi n° 95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l’environnement a créé le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM) appelé aussi « fonds Barnier ». Ce fonds de prévention est géré par la Caisse Centrale de Réassurance dans un compte distinct de ceux qui retracent les autres opérations pratiquées par cet établissement. Il est alimenté par un prélèvement fixé par l'autorité administrative dans la limite de 4 % sur le produit des cotisations additionnelles de l'assurance « Catastrophes Naturelles ». Il est versé par les entreprises d'assurances ou leur représentant fiscal. Ce fonds est chargé de financer, dans la limite de ses ressources :
Article L 561-3 et R 561-6 et suivants du Code de l'environnement
Il peut également contribuer au financement de mesures de prévention à hauteur de :
Article R 561-15 du Code de l'environnement
Comment obtenir une aide du fond ?Les demandes de subventions doivent être adressées au préfet de département, accompagnées d'un dossier comprenant un certain nombre de pièces. Dans un délai de deux mois à compter de la date de réception du dossier, le préfet doit vous informer par accusé de réception, du caractère complet du dossier ou vous demander les pièces manquantes. Dans ce cas, le délai est suspendu. En l’absence de réponse de l’administration à l’expiration du délai de deux mois, votre dossier est réputé complet. Le dossier doit être déclaré ou réputé complet avant tout démarrage du projet, sauf cas dérogatoire. En aucun cas cet accusé de réception ne vaut promesse de subvention. Des arbitrages régional et national ont lieu pour déterminer l’aide accordée en fonction des ressources du FPRNM. Si l’aide est accordée, l’attribution de la subvention prend la forme d’un arrêté préfectoral. Vous recevrez copie de l’arrêté de subvention. Vous disposez alors un délai de deux ans pour engager le projet. Vous devez informer le préfet par courrier du commencement de l’exécution du projet. Le versement de la subvention est effectué sur la production d’un deuxième dossier justifiant la réalisation du projet et la conformité de ses caractéristiques avec celles visées dans l’arrêté de notification de la subvention. Le montant de la subvention est calculé sur la base du montant réel des dépenses effectuées.
Mise à jour : 04/07/19 |
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