Le service de veille en droit de l’environnement santé et sécurité des CCI
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Fiches PratiquesL'autorisation et la convention spéciale de déversementChapitre 2. L’autorisation de déversementIl est impératif de noter que tout déversement d’eaux usées autres que domestiques dans le réseau public de collecte doit préalablement être autorisé.
L'objectif de l'autorisation de déversement est la protection du système d'assainissement (réseau et STEP) et de son fonctionnement. L'essentiel est donc l'aptitude de la collectivité à transporter et traiter l'effluent industriel. Cette autorisation est complètement indépendante des autorisations préfectorales délivrées au titre des réglementations ICPE et Eau dont l'objectif est la protection de l'environnement. Le raccordement au réseau d'assainissement collectif n'est ni un droit ni une obligation pour l'entreprise : les solutions en amont (actions sur les procédés et mise en place de pré-traitements) doivent être privilégiées.
OUI, c'est une obligation pour l'entreprise de détenir cette autorisation en cas de déversement de ses effluents industriels dans le réseau d'assainissement collectif. Mais attention, ce n'est pas une obligation pour la collectivité propriétaire du réseau de la lui délivrer. Dans le cas d'un refus d'autorisation, celui-ci doit être motivé. Article L 1331-10 du Code de la santé publique
Autorisation de déversement préalableL'autorisation de déversement est un acte administratif unilatéral délivré par le maire ou par le président de l'établissement public compétent en matière de collecte à l'endroit du déversement, après avis de la personne publique en charge du transport et de l'épuration des eaux usées et de celle en charge du traitement des boues en aval. L'autorisation peut également être délivrée par le président du Conseil général en cas de raccordement à un réseau départemental. L'absence de réponse à la demande d'autorisation de déversement dans le réseau dans les quatre mois suivant la date de réception de celle-ci vaut rejet.
Toute modification ultérieure dans la nature ou la qualité des eaux usées déversées dans le réseau est autorisée dans les mêmes conditions que la demande d'autorisation initiale. Article L 1331-10 du Code de la santé publique
L’autorisation de déversement peut être accompagnée d’une convention de déversement entre l’établissement, la ou les collectivité(s) concernée(s) et l’exploitant du service d’assainissement qui définit les modalités juridiques, financières et techniques du raccordement de l’industriel ainsi que le partage des responsabilités entre tous les acteurs.
... (schéma) Contenu de l'autorisation de déversementL'autorisation fixe notamment :
L'arrêté d'autorisation de déversement peut fixer des exigences de pré-traitement (exemple : mise en place d'un bac à graisse, d'un séparateur d'hydrocarbures, mise en place d'une analyse des eaux avant rejet, etc.). Les pré-traitements prévus par l'autorisation de déversement peuvent faire l'objet d'une aide financière de l'Agence de l'eau. L'autorisation de déversement peut être subordonnée à la participation financière de l'entreprise aux dépenses de premier raccordement, d'entretien, et d'exploitation entraînées par la réception de ses eaux par le réseau collectif. La commune (ou le département) peut notamment se faire rembourser par l'entreprise, les dépenses entraînées par les travaux de branchement au réseau. En contrepartie du service d'assainissement supporté par la collectivité, celle-ci perçoit une redevance d'assainissement, qui s'ajoute aux demandes de participation financière éventuelle. L'arrêté d'autorisation de déversement est composé de quatre grandes parties :
Exemple d’arrêté d’autorisation : annexe 6 de la circulaire du 18 avril 2005 relative à l'épandage agricole des boues de stations d'épuration urbaines, BO Ecologie du 30 juin 2005.
L'arrêté d'autorisation de déversement est un acte :
Les eaux visées par l'autorisation de déversement sont « toutes les eaux usées autres que domestiques ». Les eaux pluviales sont par ailleurs gérées par le règlement d'assainissement. Article L 1331-10 du Code de la santé publique
Pour la délivrance d'une nouvelle autorisation de déversement et, si le réseau d'assainissement est séparatif, la collectivité pourra délivrer deux autorisations de déversement : une pour les eaux industrielles, l'autre pour les eaux pluviales (le débit de rejet des eaux pluviales devant être contrôlé, le plus souvent par la mise en place d'un bassin de rétention).
Vous êtes un établissement industriel, commercial ou artisanalSi vous n'avez pas d'autorisation de déversement, vous devez en faire la demande auprès de la collectivité propriétaire du réseau auquel vous êtes raccordé : service assainissement de votre commune, intercommunalité ou de votre département.
Vous êtes installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) soumise à autorisationLe raccordement au réseau collectif n'est envisageable que dans le cas où l'infrastructure collective est apte à acheminer et traiter l'effluent industriel dans de bonnes conditions. En cas de raccordement au réseau d'assainissement d'une nouvelle ICPE ou de l'extension d'une ICPE existante, l'étude d'impact ou l’étude d’incidence préalable comporte un volet assainissement.
Le volet relatif au raccordement doit :
Les prescriptions de l'arrêté préfectoral d'autorisation ICPE s'appliquent indépendamment de l'arrêté d'autorisation de déversement délivré par la collectivité propriétaire du réseau. Une ICPE ne peut être raccordée à un réseau d'assainissement collectif que si la charge polluante en DCO (demande chimique en oxygène) qu'elle apporte est inférieure à 50% de la charge totale reçue par la station.
Si l'entreprise déverse ses eaux usées dans le réseau public sans l'autorisation requise ou en violation de l'autorisation, elle peut être passible d'une amende de 10 000€. Article L 1337-2 du Code de la santé publique Par ailleurs, la délivrance d’une telle amende n’empêchera pas une potentielle condamnation de l’exploitant pour délit de pollution des eaux et/ou délit d’atteinte à la faune piscicole et son habitat prévus aux articles L 216-6 et L 432-2 du Code de l’environnement.
Chapitre 3. La convention spéciale de déversementI. Qu'est-ce qu'une convention spéciale de déversement ? A quoi sert-elle ?La convention spéciale de déversement est un contrat de droit privé signé entre les entreprises et la ou les collectivité(s) propriétaire(s) des réseaux d’assainissement. Elle est le fruit d'une négociation et permet de préciser et de développer les modalités de mise en œuvre des dispositions de l'autorisation de déversement à laquelle elle est annexée. La convention définit les modalités juridiques, financières et techniques du raccordement de l'industriel ainsi que le partage des responsabilités entre tous les acteurs. La convention est établie en fonction des circonstances locales et a force de loi pour les parties contractantes. Le maître mot est la transparence : l'entreprise doit mettre à disposition de la collectivité les informations dont elle dispose sur ses effluents. Cela implique nécessairement que l'entreprise mette en place une autosurveillance ou un autocontrôle de ses effluents. Etablir une convention, c'est assurer la clarification des rôles, la protection et la transparence pour tous les partenaires
II. La convention spéciale de déversement peut-elle se substituer à l'autorisation de déversement ?Non. A défaut d'autorisation, le déversement est illégal, même s'il existe une convention signée entre les partenaires. Cependant, certaines collectivités commencent par établir une convention spéciale de déversement avec l'entreprise et ne délivrent l'autorisation de déversement qu'après signature de la convention.
III. Est-ce une obligation pour l'entreprise de détenir une convention spéciale de déversement ?Non, la convention spéciale de déversement n'est pas obligatoire. L'arrêté préfectoral d'autorisation environnementale ne peut pas obliger l'exploitant raccordé à signer une telle convention. Aucun texte ne rend la signature d'une convention obligatoire. Cependant, sa signature est fortement recommandée dans un souci de définition des responsabilités de chacune des parties.
IV. Qui signe la convention spéciale de déversement ?La convention est négociée et signée par tous les acteurs de la production, de la collecte, du transport et du traitement des effluents de l'amont à l'aval. Exemples :
V. Quelles sont les eaux visées par la convention spéciale de déversement ?Si le réseau d'assainissement est séparatif, l'entreprise pourra établir et signer deux conventions : l'une pour ses eaux industrielles, l'autre pour ses eaux pluviales. Cependant, une seule convention peut traiter des deux volets.
VI. Quelle est la durée de vie et l'évolution d'une convention spéciale de déversement?La convention sera amenée à évoluer avec l'autorisation de déversement. Il faut donc permettre une révision régulière de ses dispositions pour l'adapter aux nouvelles circonstances locales, aux dispositions de l'arrêté d'autorisation de déversement, etc. La durée peut être initialement basée sur la durée des amortissements rendus nécessaires par le branchement.
VII. Que contient une convention spéciale de déversement ?
VIII. Que se passe-t-il en cas de dommages ?La convention permet de connaître précisément la nature et le volume des effluents déversés dans le réseau ainsi que le partage des responsabilités établi. Elle aide donc à identifier clairement les responsabilités. La jurisprudence reconnaît la responsabilité :
IX. Quelles sont les aides techniques et financières à votre disposition?Les aides financièresL'Agence de l'eau peut éventuellement délivrer des aides aux industriels pour la réalisation de travaux ou la mise en place de dispositifs de dépollution, de mesures internes, d'autocontrôle, de pré-traitement, etc.
Les aides techniquesAucun organisme n'a de compétence clairement établie pour l'aide à la réalisation des conventions. Toutefois, les collectivités et les syndicats d'assainissement ont le plus souvent un service compétent sur cette question. De plus, un certain nombre d'interlocuteurs possèdent les compétences techniques nécessaires pour apporter un soutien à la négociation ou certains éclaircissements. Parmi eux peuvent être cités :
Mise à jour : 26/06/19 |
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