Le service de veille en droit de l’environnement santé et sécurité des CCI
|
|||
|
|||
Fiches PratiquesLes plans ou études nécessaires à la création d’une ICPELes ICPE soumises à autorisation environnementale doivent fournir un certain nombre de documents pour pouvoir exploiter leur installation. Dans ces documents se trouvent une évaluation environnementale qui comprend alors divers éléments, dont notamment l’étude d’impact et l’étude de danger. Il convient ici de distinguer l’évaluation environnementale des installations classées et l’évaluation environnementale des documents d’urbanisme. La confusion est trop souvent fréquente en pratique. Il ne sera ici question que de l’évaluation environnementale des installations classées.Chapitre 1. L’étude d’impactI. Qu’est-ce qu’une étude d’impact ?L’étude d’impact est un rapport d’évaluation des incidences sur l’environnement réalisé par le maitre d’ouvrage et insérée dans le dossier d’autorisation environnementale. Elle comprend notamment l'élaboration, par le maître d'ouvrage, d'un rapport d'évaluation des incidences sur l'environnement, de la réalisation de différentes consultations (publiques et administratives), ainsi que de l'examen de l’ensemble de ces informations par l'autorité compétente. Article L 122-1 du Code de l’environnement II. Quelles installations sont concernées ?Sont soumis à étude d’impact les projets qui, par leur nature, leur dimension ou leur localisation, sont susceptibles d'avoir des incidences notables sur l'environnement ou la santé humaine. Ces projets sont établis en fonction de critères et de seuils définis par voie réglementaire et, pour certains d'entre eux, après un examen au cas par cas effectué par l'autorité environnementale. Le tableau annexé à l’article R 122-2 du Code de l’environnement répertorie les installations soumises à étude d’impact soit de façon systématique, soit après examen au cas par cas. Article L 122-1, R 122-2 et son annexe du Code de l’environnement III. Qu’est-ce qu’une demande d’examen au cas par cas ?Certaines installations soumises à autorisation doivent produire une étude d’impact de manière systématique. Il s’agit par exemple des installations IED (rubriques 3000), Seveso, des carrières (2510), des parcs éoliens (2980), etc. Mais pour les autres installations soumises à autorisation, cette étude d’impact n’est pas systématique. Le maitre d’ouvrage ou pétitionnaire peut ou doit alors effectuer auprès de l’administration une demande d’examen au cas par cas. L’autorité administrative compétente va alors examiner les informations fournies par le pétitionnaire pour déterminer si son projet est soumis ou non à étude environnementale. Pour faire votre demande, vous devez remplir le formulaire cerfa n°14734*03 que vous pourrez trouver sur le site du Service public Article L 122-1 du Code de l’environnement IV. Quel en est le contenu ?Le contenu de l'étude d'impact est proportionné à la sensibilité environnementale de la zone susceptible d'être affectée par le projet, à l'importance et la nature des travaux, installations, ouvrages, ou autres interventions dans le milieu naturel ou le paysage projetés et à leurs incidences prévisibles sur l'environnement ou la santé humaine. Il doit comporter les éléments suivants :
Article R 122-5 du Code de l’environnement Chapitre 2. L’étude de dangersI. Qu’est-ce qu’une étude de danger ?L’étude de dangers précise les risques auxquels l'installation peut exposer, directement ou indirectement, les intérêts de protection de l’environnement et/ou de la santé humaine en cas d'accident, que la cause soit interne ou externe à l'installation. Elle doit donc être régulièrement actualisée pour prendre en considération les retours d’expérience. Article L 181-25 du Code de l’environnement II. Quelles installations sont concernées ?L’étude de danger est moins souvent exigée que l’étude d’impact mais elle reste tout aussi importante. Elle concerne les installations soumises à autorisation. III. Quel en est le contenu ?L'étude de dangers justifie que le projet permet d'atteindre, dans des conditions économiquement acceptables, un niveau de risque aussi bas que possible, compte tenu de l'état des connaissances et des pratiques et de la vulnérabilité de l'environnement de l'installation. Le contenu de l'étude de dangers doit être en relation avec l'importance des risques engendrés par l'installation. Elle peut comprendre les éléments suivants :
Article D 181-15-2 du Code de l’environnement Chapitre 3. Le plan d’opération interne (POI)I. Qu’est-ce que le plan d’opération interne ?Le plan d'opération interne définit les mesures d'organisation, les méthodes d'intervention et les moyens nécessaires que l'exploitant doit mettre en œuvre pour protéger le personnel, les populations et l'environnement contre les effets des accidents majeurs. C’est donc à l’exploitant de mettre en œuvre ce plan. Article L 515-41, R 181-54 et R 515-100 du Code de l’environnement II. Qui est concerné par l’élaboration de ce plan ?L’élaboration d’un POI concerne les installations qui présentent une dangerosité particulière. Ainsi, les installations soumises à simple déclaration ne sont, en principe, pas concernées. Quant aux installations soumises à autorisation, elles ne sont pas automatiquement concernées par cette mesure. Le préfet peut la prévoir par arrêté préfectoral, en cas de sinistre, ou encore en aval, par prescription complémentaire. C’est donc une appréciation au cas par cas établie par le préfet. Cependant, certaines installations sont soumises automatiquement à l’élaboration d’un POI :
Article L 515-41, R 181-54, R 515-100 du Code de l’environnement III. Que contient-il ?Aucun texte ne prévoit les éléments qui doivent obligatoirement figurer dedans. Toutefois une circulaire prévoit que le POI est élaboré sur la base d’une étude de dangers telle que requise par la réglementation. Une attention particulière sera accordée aux effets dominos. Cette circulaire recommande par ailleurs de tenir compte des différentes périodes de fonctionnement de l’installation, notamment le jour, la nuit et les périodes de présence limitée du personnel. Même si aucun texte ne prévoit les éléments qui doivent figurer dans le POI, l’idée est d’y retrouver les éléments suivants :
IV. Qui l’élabore ?Le POI est établi par l’exploitant de l’installation à risque, et le projet de plan est soumis à la consultation du personnel travaillant dans l'établissement au sens du code du travail, y compris le personnel sous-traitant, dans le cadre du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. V. Le POI doit-il être révisé ?Aucune règle n’impose à l’exploitant la révision de son POI. Il appartient donc au préfet de prescrire la révision par arrêté complémentaire si cela est nécessaire, sur proposition de l’inspecteur des installations classées. Cependant, les exploitants ayant l’obligation d’élaborer ce plan doivent tester et réviser leur plan tous les trois ans au moins. Article R 515-100 du Code de l’environnement VI. Quand le POI doit-il être déclenché ?Il revient à l’exploitant de déclencher le POI lorsqu’il le juge nécessaire car il est le mieux à même de juger de la marche à suivre aux vues des connaissances qu’il possède sur son établissement. Au cours de l'élaboration du diagnostic de vulnérabilité, il est important de déterminer un seuil d'alerte : c'est le moment où vous déclencherez le POI. Détaillez les actions à mettre en œuvre, et pour chacune d'elle le seuil de déclenchement. VII. Autres conseilsIndiquez dans une partie « informations utiles » les coordonnées de tous les services qui seront nécessaires :
Chapitre 4. Le plan particulier d’intervention (PPI)I. Qu’est-ce que le plan particulier d’intervention ?Les plans particuliers d'intervention sont établis en vue de la protection des populations, des biens et de l'environnement, pour faire face aux risques particuliers liés à l'existence ou au fonctionnement d'ouvrages ou d'installations dont l'emprise est localisée et fixe. Ils mettent en œuvre les orientations de la politique de sécurité civile en matière de mobilisation de moyens, d'information et d'alerte, d'exercice et d'entraînement. Le plan particulier d'intervention constitue un volet des dispositions spécifiques du plan Orsec départemental. Pour en savoir plus sur le plan ORSEC, rendez-vous à la fiche « Savoir : les inondations et dispositifs de sauvegarde » de la rubrique Eau Article R 741-18 du Code de la sécurité intérieure II. Qui est concerné par l’élaboration de ce plan ?Les articles R 741-18 et R 741-19 du Code de la sécurité intérieure listent les différentes installations soumises à l’élaboration d’un PPI en fonction de leurs caractéristiques :
Article R 741-18 et R 741-19 du Code de la sécurité intérieure III. Que contient-il ?Il comprend :
Article R 741-22 du Code de la sécurité intérieure IV. Qui l’élabore ?Le PPI est élaboré par le préfet de département une fois que l’exploitant a remis toutes les informations nécessaires à son élaboration. Un arrêté du ministre chargé de la sécurité civile fixe le contenu et les conditions de transmission au préfet. Article R 741-21 du Code de la sécurité intérieure Par ailleurs, lors de son élaboration, si les risques prévisibles de l’installation entrainent un danger grave et immédiat pour un Etat voisin, le préfet doit communiquer aux autorités de cet Etat les éléments d’appréciation du risque et recueille leurs observations. Article R 741-24 du Code de la sécurité intérieure V. Le PPI doit-il être révisé ?Le PPI est révisé au moins tous les 5 ans, sauf certains documents qui doivent être révisés au moins tous les 3 ans. Article R 741-29 du Code de la sécurité intérieure VI. Quelle est la procédure à suivre en cas d’accident industriel ?Tout d’abord, le PPI doit être mis en œuvre par des exercices tous les 3 à 5 ans au moins et l'exploitant est tenu de participer aux exercices et entraînements d'application du plan décidés par le préfet. Article R 741-32 du Code de la sécurité intérieure Lors de l’accident industriel, l’exploitant mobilise ses moyens internes, alerte les services de secours, les autorités et la population. Le PPI précise ses obligations en matière d’alerte et d’information. C’est au préfet ensuite de diriger l’action de tous les intervenants en activant sa chaine de commandement. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter la plaquette d’information du ministère de l’intérieur sur le PPI
Mise à jour : 08/08/19 |
|||